Le pourquoi du comment

Mémoires d'une jeunesse trop souvent oubliée !
Comprendre cette décade ne passe pas en premier lieu par les journaux, trop souvent mensongés ou trop selectifs, mais bien par les acteurs épargnés injustement.
Loin de moi l'idée de vouloir me montrer comme pourfendeur de quelque cause que ce soit: je souhaite vous donner à lire des témoignages vrais, parfois touchant de sexagénaires ou septuagénaires encore jeunes et fringants.

jeudi 20 juin 2013

Kennedy & Obama à Berlin

Mercredi 19 juin 2013, le président américain Barack Obama se rendait à Berlin, souhaitant tourner définitivement la page de la guerre froide en réduisant les arsenaux nucléaires stratégiques entre américains et russes.
Ce voyage s'inscrit dans une continuité historique. Je vous propose de revenir sur cette continuité liée au destin unique de Berlin.

i.telegraph.co.uk
 
Berlin, 26 juin 1963
Nous sommes en pleine guerre froide. Le mur de Berlin existe depuis deux ans. Il symbolise le déchirement du monde entre le capitalisme d'un côté et le communisme de l'autre. Quelques mois plus tôt, à l'automne 1962, la fameuse crise des missiles que l'URSS a pointé sur les Etats-Unis à partir de l'île de Cuba, a failli entraîner une guerre nucléaire. C'est donc dans un contexte extrêmement tendu que le Président des Etats-Unis, John Fitzgerald Kennedy, entame une tournée en Allemagne: Cologne, Bonn, Hanau, Francfort et point d'orgue Berlin.
coloradanmagazine.org
Vous le voyez ici accompagné par le chancelier Konrad Adenauer et par le maire de Berlin, Willy Brandt. Il faut imaginer ce que signifie pour les Berlinois la visite du Président des Etats-Unis. Rappelons le soutien exceptionnel des USA au renouveau de l'économie allemande aux lendemains de la seconde guerre mondiale, le fameux plan Marshall, rappelons le pont aérien qui, de juin 1948 à mai 1949, a permis aux berlinois de survivre au blocus soviétique.
lefigaro.fr
Kennedy doit prononcer son discours depuis le balcon de la mairie de Schöneberg, un quartier de Berlin. Les Berlinois l'attendent par milliers. L'enthousiasme est immense. Il sera porté à son comble quand quelques minutes plus tard, Kennedy prononce ces mots qui entreront dans l'histoire:
"Two thousand years ago, the proudest boast was "civis Romanus sum". Today, in the world of freedom, the proudest boast is "ich bin ein Berliner".
Il y a 2000 ans, la plus grande fierté était de dire: "je suis un citoyen romain". Aujourd'hui, dans le monde de la liberté, la plus grande fierté est de dire: "Je suis un Berlinois".
 
Le fait que Kennedy ait prononcé ces mots en allemand en a considérablement renforcé l'impact. Les Berlinois, et le monde entier, comprennent à ce moment là ce que veut dire Kennedy: en cas d'une éventuelle agression soviétique, Berlin sera défendue par les américains. L'interprète de Kennedy, Robert Lochner, a raconté que tandis que le président se rendait à la mairie, il lui avait demandé comment traduire en allemand: "I am a Berliner". L'interprète lui écrit alors au stylo rouge sur un bout de papier la transcription phonétique de la fameuse phrase: Ish-bin-ein-Bearleener.
uspoliticsguide.com
Avant son discours, Kennedy répète la prononciation dans le bureau de Willy Brandt. On retrouve cette phrase écrite à la main sur la première page de son discours. Ainsi, c'est à  l'issue d'une journée passée à Berlin, que Kennedy, après avoir vu le mur de ses propres yeux, aurait eu, juste avant de prononcer son discours, l'idée de cette petite phrase.






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